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Libération

Birmanie, la jungle noire de TotalFinaElf

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Le pétrolier est accusé d'exploitation et de complicité avec l'armée.
publié le 21 octobre 2002 à 1h29

Une pierre de plus dans le jardin de Total- FinaElf, déjà truffé de cailloux. Dans un rapport dévoilé aujourd'hui, la CISL (Confédération internationale de syndicats libres), le plus grand réseau de syndicats du monde (1), épingle les pratiques du pétrolier en Birmanie. Moins d'une semaine après l'ouverture d'une enquête par la justice française ­ une première ­ «pour crime de séquestration», suite à une plainte déposée fin août par deux Birmans (lire Libération du 18 octobre), la CISL assure que le travail forcé se poursuit. Et publie 350 pages de témoignages recueillis depuis un an qui permettent de conclure que TotalFinaElf tire toujours «profit de l'un des régimes les plus oppressifs du monde» (lire ci-dessous).

Le 4e groupe pétrolier mondial rejettera certainement ces nouvelles accusations. Il est rodé aux attaques qui, si elles ternissent son image, n'effritent pas encore ses profits records: 3 milliards d'euros de résultat net au premier semestre 2002.

Enrôlement. Voilà dix ans que le gazoduc de Yadana, 645 kilomètres de long, a été lancé par le consortium franco-américain formé par Total et Unocal. Une manne de 2 milliards de dollars pour la junte birmane au pouvoir et un créneau de rêve pour TotalFinaElf (140 millions de m3 de réserve de gaz estimée). Seul «problème»: 63 kilomètres du tracé passent à travers des territoires revendiqués par des minorités ethniques en guérilla ouverte avec la dictature. Et l'armée, «chargée de surveiller les opérations», multiplie les