Estaires envoyée spéciale
A une vingtaine de kilomètres de Lille, à Estaires, la société Madeleine, en dépôt de bilan depuis neuf mois a été mise en liquidation avec un sursis jusqu'au 31 octobre. Cette entreprise spécialisée dans les systèmes d'aération pour imprimerie paraît s'enfoncer doucement dans la mort. Un plan de reprise collectif, monté par une association d'économie solidaire, Love Money pour l'emploi (lire encadré), et l'entreprise Air Qualité, propose un montage financier solidaire de 90 000 euros pour reprendre l'entreprise et 21 des 40 salariés. Air Qualité et Love Money apporteraient 45 000 euros, l'autre partie serait collectée auprès des salariés et des 6 000 habitants de la ville grâce à un plan financier de vente d'actions.
L'usine centenaire est immense, à cheval sur la rivière. Dans le hall vide, style années 30, des bons de souscription pour les actions sont posés sur la table. En attendant qu'une main intéressée les saisisse. Dans les couloirs, une ombre passe un papier à la main. Les ateliers sont quasi déserts. Des ouvriers discutent de l'avenir : de la liquidation, du nouveau plan concocté par les repreneurs et du guichet des Assedic.
Virginie Salomé, secrétaire chez Madeleine depuis douze ans, est l'une des trois seule femmes de l'usine, se sent prête à participer au rachat de l'usine : «Moi, je veux y croire à cette reprise, je suis prête à mettre de l'argent dedans.» Un peu plus loin dans l'atelier de mécanique, on se fait déjà tirer l'oreille : «O