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Libération

«Il est temps de dire en public ce que nous disons en privé»

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Romano Prodi, président de la Commission européenne, persiste dans sa critique du pacte de stabilité.
publié le 22 octobre 2002 à 1h30

Bruxelles (UE)

De notre correspondant

«Vous me faites penser à un prêtre qui mettrait en doute la virginité de la Vierge Marie», s'exclame Gianfranco Dell'Alba (Italie, Parti radical) à l'adresse de Romano Prodi, venu s'expliquer, hier, devant le Parlement européen. La petite phrase du président de la Commission, dans son interview au journal le Monde («le pacte de stabilité est stupide, comme toutes les décisions qui sont rigides»), n'en finit pas de faire des vagues dans l'Union.

«Le feu à la maison». La remise en cause du catéchisme européen en matière de stabilité budgétaire par son grand prêtre a, effectivement, de quoi émouvoir. Romano Prodi, loin de se rétracter hier, a persisté et signé : il ne faut pas «appliquer le pacte de façon rigide et intransigeante, en restant sourds et muets face à l'évolution de la situation. C'est cette attitude que j'ai qualifiée et que je qualifie encore de stupide». Et il y a «le feu à la maison», selon l'expression de Philippe Herzog (groupe GUE, communistes et apparentés). «L'économie mondiale est dans une situation inquiétante», a insisté le président de la Commission : la «détérioration (est) tellement marquée qu'elle expose une partie assurément non négligeable de l'économie mondiale à un risque de déflation que l'on croyait pourtant disparu».

Devant l'urgence, une application rigide du pacte n'a plus guère de sens : Prodi affirme ne pas avoir «été nommé pour appliquer les règles de façon aveugle. (...) Des politiques comme vous, des é