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Libération

Rien ne va plus chez Gemplus

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Le français, leader mondial de la carte à puce,s'enfonce dans une guerre de clans.
publié le 22 octobre 2002 à 1h30

C'est tout simplement la guerre. Une guerre totale, d'ego, de pouvoir, et de fric. Le tout sur fond de haute technologie. On savait que le conseil d'administration de Gemplus, le leader mondial de la carte à puce, était depuis plusieurs mois sujet à une grave crise intestine. On sait maintenant qu'il s'enfonce de plus en plus dans une guerre de tranchées.

Aujourd'hui devait se tenir au Luxembourg, siège social de la société, une assemblée générale des actionnaires. L'ordre du jour était sulfureux : l'assemblée devait voter l'éviction, du conseil d'administration, de Marc Lassus, fondateur et actionnaire de Gemplus, ainsi que celle de son allié Ziad Takieddine. Or contre toute attente, ce dernier a obtenu en fin de semaine dernière l'annulation de l'assemblée générale. La justice luxembourgeoise a estimé que les règles et les délais de la convocation n'avaient pas été scrupuleusement respectés. Dont acte. «C'est une vraie sanction contre le mode de fonctionnement de ce conseil», estime Ziad Takieddine. Dominique Vignon, le président du conseil d'administration, a décidé de faire appel. C'est que derrière cette bataille juridique, c'est le contrôle de Gemplus (détenu à 25 % par un fonds d'investissement américain Texas Pacific Group (TPG), à 16 % par Marc Lassus et à 18 % par la famille Quandt, propriétaire de BMW) qui est sur la table. Et donc l'avenir d'une success story à la française. Flash-back.

Dépeçage. Avril 2002. Dominique Vignon, ancien patron de Framatome, accepte de