Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Mario Monti est dans les cordes. Groggy. Hier, le tribunal de première instance des Communautés européennes a proprement étendu le commissaire à la Concurrence en annulant son interdiction, le 10 octobre 2001, de la fusion entre les groupes français Schneider Electric et Legrand, tous deux producteurs de matériels électriques basse tension.
Le coup encaissé par la Commission européenne est d'autant plus violent que c'est la seconde fois, en quelques mois, qu'elle voit l'un de ses veto remis en cause. Le 6 juin, déjà, ce même tribunal avait jugé que le gardien de la concurrence en Europe avait commis une «erreur d'appréciation» en estimant que le rachat de First Choice par Airtours allait créer une «position dominante» dans le secteur des voyages organisés (Libération du 7 juin).
Cette fois, le jugement aux 468 «considérants» n'y va pas de main morte : il affirme que «l'analyse économique réalisée par la Commission est affectée d'erreurs et d'omissions qui la privent de valeur probante». Si on comprend bien les juges du Luxembourg, la Commission a été archinulle sur toute la ligne... Henri Lachmann, le PDG de Schneider, déstabilisé au lendemain du refus de Bruxelles, trouve ses critiques de l'époque confortées : «Les arguments pour justifier la décision ne nous ont pas convaincus. La procédure est opaque et s'apparente à un déni de justice», déclarait-il alors au Monde.
Décision politique. Cette décision est loin d'être anecdotique. Elle se