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Libération

Pilotage dans le brouillard pour Fiat

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Les pertes sont si élevées que le plan d'économie ne suffira pas.
publié le 24 octobre 2002 à 1h31

Rome de notre correspondant

Fiat a perdu la pédale de frein. Après avoir brûlé 2 milliards d'euros au cours des deux dernières années, le constructeur turinois a admis hier que la machine s'est emballée. Les pertes pour 2002 pourraient s'élever à 1,5 milliard d'euros et représenteraient au total aujourd'hui environ un tiers du capital de Fiat Auto. La recapitalisation de 1,8 milliard d'euros effectuée il y a moins de six mois a déjà été sérieusement entamée. Le changement de cap promis à l'occasion de l'opération n'a pas eu lieu et la firme automobile se retrouve aujourd'hui sous étroite surveillance. Le plan d'économie, qualifié par la direction de «relance industrielle» et présenté il y a dix jours, risque de ne pas suffire pour apurer la situation. La mise en chômage technique de longue durée de 8 100 ouvriers italiens, soit un quart de ses effectifs dans la péninsule, et la fermeture de facto des usines de Termini Imerese et d'Arese devront être accompagnées d'une nouvelle recapitalisation. La mesure est prévue par le code civil italien lorsque l'endettement atteint le tiers du capital social. La formule adoptée pour la recapitalisation devra être trouvée d'ici au prochain conseil d'administration à la fin du mois. Selon les spécialistes, celle-ci pourrait atteindre le chiffre astronomique de 4 à 5 milliards d'euros.

Poker. Alors que le gouvernement italien réclame au plus vite des clarifications sur les projets des actionnaires, la partie de cartes entre ces derniers est