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Libération

Le ton social monte à la Banque de France

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Fermetures de comptoirs et réduction des missions inquiètent les personnels.
publié le 25 octobre 2002 à 1h31

Panique dans les succursales. Le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, veut mettre son institution au régime sec. Son e-mail au personnel expédié le 15 octobre, copie d'une lettre adressée le même jour à son secrétaire général, a mis le feu aux poudres. «Vous connaissez la nécessité où nous sommes (...) d'engager, sans a priori ni exclusive, un programme important d'économies.» Pour ce faire, le gouverneur a confié au secrétariat de la banque le soin de se pencher sur la «rationalisation de nos structures et des conditions d'exercice de nos activités».

Quart de tour. Les personnels ont décrypté au quart de tour. Cela signifie des coupes sombres dans les missions de la Banque de France et la fermeture de comptoirs. Un CCE (comité central d'entreprise) s'est tenu mardi. Pendant ce temps, une intersyndicale (CFDT, CGT, SNABF) avait appelé à un arrêt de travail. A deux reprises dans le passé, le gouverneur avait ouvert ce chantier ultrasensible. A chaque fois, le personnel, mais aussi les élus locaux, s'étaient arc-boutés. En 1970, l'institution avait réussi à fermer 27 succursales. En 1987, nouvelle offensive. Elle s'était soldée, selon les syndicats, par la mobilisation sociale la plus forte de son histoire, et, au bout du conflit, par la fermeture de 22 établissements. Mais cette fois, l'Europe s'en mêle.

Depuis que les banques nationales ont dévolu une bonne partie de leurs prérogatives à la Banque centrale européenne (BCE), elles sont sous le feu de l'instan