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Libération

«On fait un métier de merde et on nous manque de respect»

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Les agents de la propreté de Paris en grève depuis mercredi.
publié le 25 octobre 2002 à 1h32

Dans certains quartiers de Paris, traverser la rue est devenu une aventure. Les caniveaux, bouchés par les feuilles mortes, les papiers gras et les journaux gratuits, débordent d'une eau saumâtre, alimentée par les averses. Les trottoirs, couverts de papier mâché, se transforment en patinoire et, dans certains arrondissements, les poubelles éventrées se déversent sur la chaussée. La grève des agents de propreté de la Ville de Paris depuis deux jours a un effet dévastateur. Et paie immédiatement en termes d'image.

Sous-entendus. Les balayeurs, conducteurs de bennes et chef d'équipes débrayent pour réclamer des augmentations de salaire, des effectifs supplémentaires, le maintien du paiement des heures supplémentaires et des améliorations de matériel. Les réunions entre l'intersyndicale et les élus de la mairie de Paris s'enchaînent, sans qu'une solution voie le jour. Car le malaise dépasse peut-être la simple crise conjoncturelle.

Les agents réclament avant tout du respect. «On fait un métier de merde, explique Jean-Paul, qui conduit une balayeuse. Les gens nous manquent de respect, alors quand les élus s'y mettent et sous-entendent que nous sommes des feignants, on ne peut pas laisser passer.» Il y a quelques semaines, un audit commandé par la mairie de Paris sur la propreté de la ville avait montré la nécessité de revoir la manière de nettoyer. Ce que certains agents ont mal digéré, se sentant accusés de mal travailler.

La mairie essaie aujourd'hui de lever cette incompréhensio