«Vélizy, c'est une photographie représentative de l'Ile-de-France en phase de désindustrialisation lourde.» La voix de Marc Bretteil, secrétaire de l'Union des métallos CFDT de la région parisienne se perd dans l'immense avenue qui traverse la zone de Vélizy (Yvelines) : «Tout autour, il y a 40 000 emplois, 4 000 d'entre eux devraient bientôt disparaître.» Et pas n'importe lesquels ; les plus grands noms de l'industrie de pointe française sont ici : Astrium (EADS), Alstom, Snecma, Thalès Avionics, CIT Alcatel, etc. Tous concernés par des suppressions de postes, des plans sociaux, des mutations en régions, des départs «transactionnels».
Blocage. Hier, à sept heures du matin, les militants de la CGT et de la CFDT ont bloqué les principaux accès de la zone, pour distribuer des tracts, provoquant pendant plus de deux heures un bel embouteillage sur les autoroutes A86 et N118. Deux à trois cents salariés décidés à faire parler d'eux : «Nous espérons que les représentants de la presse ici présents rendront compte de notre action», déclare un responsable de la CGT métallurgie. «Vous comprenez, dit une cédétiste, les licenciements, en région parisienne, cela ne fait pas de bruit. Pour se faire entendre, il faudrait bloquer tout Paris !»
Selon le ministère des Affaires sociales, l'Ile-de-France a connu au premier semestre 46 000 licenciements économiques. Mais les entreprises ont manifestement contenu leurs effectifs en attendant la réforme annoncée du droit de licenciement collectif (