Wasserbillig (Luxembourg)
envoyé spécial
Dans leurs combinaisons blanches, ils ressemblent à des astronautes. Ils avancent sans se presser, par petits groupes, sur le terre-plein de la station Esso de Wasserbillig, l'une des plus grandes du Luxembourg. Sur leurs dossards, la raison de leur venue : «Stop Esso». Ils cadenassent méthodiquement les pistolets à essence avec des antivols et déploient des banderoles. L'entrée de la station est bloquée par trois voitures. Un cordon est tiré, des panneaux avertissent les automobilistes. Au même moment, l'opération se répète, dans les 28 stations-service d'Esso au Luxembourg.
Bloquer l'activité de la compagnie pétrolière dans un pays européen pendant une journée, tel était vendredi l'objectif de Greenpeace. Pour ce faire, l'organisation a lancé l'opération la plus ambitieuse depuis sa création : plus de 600 militants mobilisés, venant de 31 pays, précise l'ONG avec fierté. L'objectif ? «Qu'Esso se rende compte de son impasse s'il persiste à combattre le protocole de Kyoto (qui fixe aux Etats des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ndlr)», explique un porte-parole de l'association.
Menottés. Les militants laissent la dizaine de routiers encore présents remplir les réservoirs de leurs camions. L'un d'eux accourt vers son engin. «Arrêtez, arrêtez !», hurle-t-il. Des militants sont en train de cadenasser la pompe avec laquelle il comptait faire le plein. Toby respire : «Cinq minutes plus tard, et c'était un vrai prob