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Libération

Embouteillage factice en orbite

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La spéculation sur les réservations de créneaux satellite brouille la carte du ciel.
publié le 28 octobre 2002 à 1h33

A 36 000 kilomètres au-dessus de la Terre, la spéculation se porte bien, merci. Là-haut, sur l'orbite géostationnaire, de vrais satellites transmettent des programmes télé ou relaient des coups de téléphone. A côté d'eux se trouvent un grand nombre de «satellites de papier», de simples places réservées par des Etats dans l'espoir de tirer un bon prix de ce petit bout d'espace limité, donc potentiellement très lucratif. Voire simplement pour ne pas se faire piquer le créneau par le voisin. «C'est un problème très important, estime le Français François Rancy, de l'Agence nationale des fréquences. Car, du coup, il est difficile de savoir si la saturation de l'orbite est réelle.» Autrement dit, un tas de «faux» satellites occupent des places qui pourraient être utilisées pour en mettre de vrais.

1100 demandes. L'Union internationale des télé communications (UIT), chargée de gérer la ressource des fréquences spatiales, ne sait plus comment résoudre ce problème. Achevée il y a dix jours, la conférence de l'UIT à Marrakech a tenté de mettre un peu d'ordre. Sans grand résultat, faute d'entente des 189 pays membres. Or, il y a urgence. Car l'ampleur du phénomène des satellites de papier, apparus au début des années 90, menace tout le système international d'utilisation de l'orbite géostationnaire. Aujourd'hui, l'union doit traiter 1 100 demandes de créneaux satellitaires et «plus des deux tiers sont sans doute des satellites de papier», selon Roger Smith, de l'UIT. Pour aboutir à cett