Pékin de notre correspondant
Dans le manuel du parfait investisseur dans l'empire du Milieu, il est une règle d'or que toutes les entreprises connaissent : on ne quitte pas la Chine aux moments difficiles. Pour l'avoir ignoré et déserté le marché chinois après une première implantation calamiteuse, Peugeot rame aujourd'hui derrière ses concurrents pour organiser son retour. En privé, un haut responsable chinois confie à un visiteur : «Peugeot devra faire ses preuves...»
A l'opposé, quand Carlos Ghosn, PDG de Nissan, débarque à Pékin, la presse locale se précipite sur lui avec avidité, et le même haut responsable chinois évoque avec admiration la personnalité de ce Français atypique qui a appris la modernité aux Japonais. Et c'est avec le tapis rouge que Ghosn assure l'entrée en force de Nissan en Chine dans des conditions jamais consenties jusqu'ici à un autre constructeur étranger.
Eldorado. Peugeot et Nissan ne sont pas seuls à lorgner vers ce dernier eldorado en ces temps de saturation occidentale et de marasme ailleurs. Le marché automobile chinois explose : + 40 % de croissance des ventes cette année, avec environ un million de voitures neuves achetées par un public qui commence à en avoir les moyens. Ces ventes devraient être dopées par l'autorisation qui vient d'être donnée aux constructeurs de mettre en place leurs réseaux de crédit automobile, impossible jusqu'ici. Rien d'étonnant, dès lors, à ce que, vendredi à Pékin, Jean-Martin Folz (PDG de PSA) ait décrit la Chine