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Libération

PSA prend à contresens la déprime de l'auto

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Le français, deuxième constructeur européen, annonce la construction d'une grande usine en Europe centrale.
publié le 29 octobre 2002 à 1h35

A force, Jean-Martin Folz va agacer ses homologues. Depuis qu'il a pris la tête du premier groupe automobile français, PSA, en 1997, il se fait un malin plaisir de contredire la petite famille automobile mondiale. Elle a longtemps plaidé pour les fusions, il a défendu jusqu'au bout l'indépendance de ses deux marques françaises (Peugeot et Citroën). Elle se gargarisait de diversification dans les services, il continuait d'investir dans sa filiale équipementiers (Faurecia). Bref, il suffisait que l'industrie automobile dise noir, pour que Folz s'amuse à dire blanc.

Hier, le patron de PSA en a remis une couche. En pleine déprime généralisée, il a annoncé, dans un entretien au journal le Monde, un investissement de 700 millions d'euros pour la construction d'une nouvelle usine, en Europe centrale. Ce n'est pas une petite annonce : ce sera la première fois depuis 1973 que PSA investira tout seul dans un nouvel outil de production.

Cette décision prend la profession à contre-pied. Car, depuis quelques semaines, l'industrie automobile européenne soignait sa communication pour préparer les esprits, et notamment les marchés financiers, à des temps difficiles. Entre la vie et la mort, Fiat traverse la crise la plus grave de son histoire. Les deux américains, Ford et Opel, sont toujours embourbés dans des plans de restructuration à répétition. Et le champion européen de la croissance, Volkswagen, n'envisage, lui, rien de bon avant la mi-2003. Et se prépare au pire : sa filiale tchèque, S