Jean-Charles Corbet n'a pas été invité, hier, au ministère des Transports. Il a été convoqué. Nuance... Manifestement exaspérés par le flou du patron d'Air Lib sur la manière dont il compte sortir sa compagnie aérienne de ses difficultés financières, Gilles de Robien et Dominique Bussereau (respectivement ministre et secrétaire d'Etat aux Transports), l'avaient sommé de venir s'expliquer hier matin.
Au ton du communiqué gouvernemental publié à l'issue de l'entretien, on comprend vite que Corbet a davantage agacé ses interlocuteurs qu'il ne les a convaincus. Le patron a même été fermement prié de revoir sa copie, et fissa (avant le 8 novembre), s'il veut espérer de l'Etat une prolongation du prêt de 30,5 millions d'euros consenti par l'ancien gouvernement. A moins que ça ne soit déjà une diplomatique fin de non-recevoir.
A un fil. Même si elle espère réduire ses pertes cette année (de 120 millions l'an dernier à 60 cette année), la petite compagnie ne tient qu'à un fil. Et la solidité de cette fragile amarre dépend totalement du bon vouloir de l'Etat qui la lâcherait volontiers s'il n'y avait 3 200 emplois à la clé. Les impayés d'Air Lib à l'égard des organismes publics (cotisations sociales, taxes aéroportuaires) s'accumulent au point d'atteindre aujourd'hui la somme de 60 millions d'euros. Résultat, s'il veut obtenir de l'Etat qu'il l'autorise à réorienter le prêt pour restructurer l'entreprise, Jean-Charles Corbet devra se montrer beaucoup plus persuasif. Avec les éléments d