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Libération

Le petit commerce rentable de Sexy Avenue

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Le site de «produits coquins» vise un public féminin.
publié le 31 octobre 2002 à 1h36

Sur une grande table, Yasmine, 25 ans, rassemble un lubrifiant, une «crème stimulante» et un godemiché qu'elle est allée chercher sur des étagères, à quelques mètres. Voici deux ans, après avoir «mis [son] CV sur l'Internet», elle a obtenu un rendez-vous dans une entreprise de commerce électronique. «Ils m'avaient parlé de "toys", de crème et de lingerie, se souvient-elle. Quand je suis descendue dans l'entrepôt, j'ai été un peu surprise.» Devant elle, aujourd'hui: vibromasseurs, menottes, strings, DVD érotiques, mais aussi huiles de massage et ouvrages sur le Kama Sutra... «On s'habitue aux produits, dit-elle. En fin de compte, c'est un boulot comme tous les autres.»

«Très câlin». Près de trois ans après sa création, le site Sexy Avenue, qui se définit comme «vendeur de produits coquins pour le grand public», a atteint la rentabilité. Il prévoit un bénéfice net en 2002 et s'attend à un chiffre d'affaires de 2,3 millions d'euros (1 million en 2001). Dans le petit entrepôt de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), où l'entreprise est située, un des dirigeants parcourt les rayons et agite devant le visiteur un «petit dauphin vibrant en latex bleu». Sous couvert de cétacé (animal «très câlin», plaide le site), ce vibromasseur rentre dans la catégorie des «produits déculpabilisants» que Sexy Avenue veut promouvoir. «Si j'offre à ma copine un "réaliste", je me prends une baffe», explique XX(1), directeur associé. Un réaliste? Un produit «explicitement sexuel dans sa forme. On les vend