«Peur», «inquiétudes», «mauvaises perspectives» : c'est la sinistrose du côté des économistes spécialistes de la conjoncture dont nous sondons le moral chaque mois depuis juillet. Pour sa quatrième édition, l'Indice synthétique du moral des conjoncturistes (Ismoc) d'octobre s'établit à 7,2/20, en glissade constante depuis quatre mois et après 7,3/20 en septembre. On ne trouve pas grand monde parmi les économistes pour partager l'enthousiasme du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui a répété hier à Strasbourg qu'il «garde le cap» des 2,5 % de croissance prévus dans le projet de budget pour 2003. Au moment même où l'Allemagne révisait ses propres prévisions, passant de 2,5 % à 1,5 % pour l'an prochain.
Avertissement. Le plus marquant est le pessimisme de nos panélistes quant à l'évolution du niveau de vie en France pour l'année à venir. Deux d'entre eux seulement estiment que celui-ci va s'améliorer. Et sept attendent encore une dégradation. Le mois dernier, les économistes hésitaient encore et se répartissaient de façon quasi égale entre optimistes et pessimistes. «La plupart étaient encore trop optimistes le mois dernier», indique Emmanuel Ferry, de l'institut Exane, et Cassandre de la première heure. La majorité des panélistes estiment que ni la stabilisation des chiffres du chômage annoncée hier (lire ci-contre) ni la légère augmentation du moral des ménages publiée hier aussi par l'Insee ne sont les signes d'un retournement de tendance. «Quand on regarde les détails d