Denis Kessler quitte le Medef. L'emblématique vice-président de l'organisation patronale a annoncé hier matin à Ernest-Antoine Seillière qu'il rejoignait la Scor, dont il est devenu PDG hier soir, en remplacement de Jacques Blondeau (lire ci-contre). Il démissionne aussi de la présidence de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA). Une décision prise, assure-t-il, en un dimanche, quand les actionnaires de la Scor, premier groupe français de réassurance, lui ont proposé «un challenge», qu'il attendait depuis longtemps.
«Enfin patron !» En prenant la présidence de la Scor, Denis Kessler peut se dire «enfin patron !» Car à 50 ans, le vice-président du Medef traînait comme un boulet de n'avoir jamais dirigé seul une entreprise. Pire, son passage éclair à la direction générale d'Axa (février 1997-juin 1998) l'avait marqué comme un trublion. Celui qui était dauphin de Claude Bébéar avait été dégagé par le «parrain français des affaires», pour «non-intégration».
Réfugié à la Fédération française des sociétés d'assurances, et au Medef, il peut y développer ses capacités de prospective et d'analyse, et ses talents médiatiques. Car Kessler, est d'abord un «prof». Il est plus que bardé de diplômes : HEC, Sciences-Po (maîtrise), philo (DEA), sciences sociales, sciences économiques (doctorats). Il a eu comme enseignant un certain Dominique Strauss-Kahn (avec qui il écrit ensuite un livre), ce qui lui vaudra une étiquette de gauche un peu usurpée. Il n'aime rien tant que con