Bo Vesterdorf est l'homme qui a ébranlé le pouvoir de Mario Monti. En annulant par trois fois les veto posés par le commissaire à la Concurrence à des fusions d'entreprises (1), le Tribunal de première instance des communautés européennes (TPI), présidé par ce juge danois, a rappelé à la raison une Commission qui a oublié que «les opérations de concentration sont légitimes», comme l'explique à Libération, dans un entretien exclusif, le président du TPI.
La Commission fait-elle mal son travail ?
Non. Cela veut dire que trois affaires se sont succédé, par le plus grand des hasards, la même année et que, dans les trois cas, le tribunal, dans le cadre de son contrôle de légalité, a été amené à annuler les décisions prises par la Commission. Nous avons constaté que des éléments de preuve n'avaient pas été apportés de manière suffisante et qu'il y avait certaines contradictions dans le raisonnement. La Commission a eu des défaillances qui ont conduit à ce résultat.
Vous semblez vous intéresser davantage aux éléments de faits alors qu'auparavant votre contrôle se limitait aux questions de droit, de forme et de procédure...
Il ne faut pas oublier que les opérations de concentration sont légitimes. Il est tout à fait normal et légal que les entreprises se concentrent, c'est leur liberté. La seule possibilité de s'opposer à une telle opération est prévue par le règlement du 21 décembre 1989 sur le contrôle des opérations de concentration : si la Commissio