Florence, envoyé spécial.
Saturation et ébullition. Le Forum social européen (FSE), avatar régional du Forum social mondial de Porto Alegre, est victime de son succès. Les organisateurs tablaient sur 20 000 inscrits. Près du double aurait déjà afflué dans les artères de l'immense Fortezza da Basso, au coeur de la cité des Medicis. Les 18 conférences, 140 séminaires et 250 ateliers, prévus jusqu'à samedi matin, refusent du monde. Et les 350 traducteurs bénévoles, en 6 langues, ne suffisent pas. Les frais d'inscriptions sont à la carte : entre 10 et 20 euros, selon les moyens. Et, «pour désamorcer les malentendus et les tensions, assure un syndicaliste, des pass gratuits à la journée sont distribués aux Florentins». Une autre Florentine, la journaliste Oriana Fallaci, auteur d'un livre brûlot contre l'islam, a également voulu s'inviter. Et ce, malgré une lettre ouverte publiée mercredi, où elle compare les militants antimondialisation aux milices fascistes de Mussolini. «On a préféré décliner la provocation», souffle un porte-parole du FSE.
Près de 10 000 militants étrangers (dont 3 000 Français) continuaient vendredi d'inonder la capitale toscane. Pour le point d'orgue du FSE : la manifestation contre la guerre et pour une «autre Europe», ce samedi. 200 000 personnes étaient prévues en début de semaine. «Mais il pourrait y en avoir près de 400 000», estime un organisateur. Soit plus que lors du G8 de Gênes (juillet 2001), qui avait été marqué par des violences et la mort d'un m