Nantes, correspondance
Y a-t-il une vie après l'emploi-jeunes ? Au sein de La Baleine blanche, une association nantaise d'éducation par le voyage, le contrat de Laetitia Marteau, 24 ans, s'achève en juin. Elle vient d'effectuer un bilan de compétences destiné à l'éclairer sur sa reconversion : «Ça clarifie les idées, ça redonne confiance, mais il est aussi évident que les passerelles avec le privé sont illusoires.» Démarchés par téléphone, 3 000 emplois-jeunes du secteur associatif de la région Pays de la Loire sont conviés d'ici à fin décembre à un diagnostic, à mi-parcours ou en fin de contrat. Outre l'enjeu logique de «faire le point sur leur professionnalisation dans le cadre de leur emploi actuel», le courrier cosigné par la direction du travail et la Région leur conseille aussi «une stratégie pour intégrer une entreprise industrielle, commerciale ou artisanale». L'intention est conforme à la politique menée par l'ancien président de la région Pays de la Loire et actuel ministre des Affaires sociales. François Fillon s'efforce de vendre ses nouveaux contrats-jeunes en entreprise, substituts aux emplois-jeunes dans le secteur public et associatif, alors que sa Région octroie déjà une prime de 3 200 euros aux entreprises qui embaucheraient les anciens emplois-jeunes désirant changer de métier. «Ce courrier m'a choqué. On essaie de nous détourner du milieu associatif. C'est ridicule», s'indigne Grégoire Commeyne, emploi-jeunes et directeur d'une salle de spectacle associati