Les départements d'outre-mer antillais sont au bord de la crise. Hier, le syndicat général des travailleurs de Guadeloupe (UGTG, indépendantiste) a appelé ses militants à une grève générale de quatre jours à compter d'aujourd'hui. A l'origine, le mouvement est lié à un simple contentieux entre la centrale syndicale et la filiale locale de la compagnie pétrolière américaine ChevronTexaco. Mais il prend un tour particulier, deux jours après l'annonce par le groupe hôtelier Accor de son retrait des Antilles. Dans une lettre à la présidence de la République rendue publique par le Parisien de samedi, Gérard Pélisson, PDG du groupe, annonçait son retrait progressif de la Martinique et de la Guadeloupe. Il justifiait sa décision par le manque de productivité du personnel local, un climat «détestable» vis-à-vis de la clientèle et les charges trop élevées (Libération d'hier).
Redoutant une dégradation générale du climat dans les DOM, Patrick Ollier, le président (UMP) de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale, a mis en garde, hier, contre un climat social qui risque de devenir «extrêmement grave» et appelé les Antillais «à se ressaisir» : «Aujourd'hui il y a une agitation qui est conduite par des partis politiques ou des syndicats [qui] sont minoritaires, mais, malheureusement, tellement actifs qu'ils dominent le climat social. Et le problème, c'est que la dégradation qui est conduite par ces attitudes-là ne peut avoir que des effets pervers et devenir extrême