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Libération

« La SNCF a joué le jeu »

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Gérome, Francine, Béatrice... depuis l'an 2000 des centaines d'emplois-jeunes sont titularisés.
publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Autour de la table de la petite salle des emplois-jeunes de la gare de Lyon à Paris ­ quelques chaises, une table, une cafetière ­, ils sont cinq : Gérome, 23 ans, Francine, 26 ans, Béatrice, 25 ans, Audrey, 24 ans, et Sandrine, 28 ans. Tous sont emplois-jeunes, dépendant de l'activité grandes lignes. Alors qu'une trentaine d'emplois-jeunes ont déjà été titularisés sur la gare de Lyon depuis 2000, eux appartiennent à la dernière vague (ils ont commencé à travailler entre novembre 1999 et mars 2001) et devraient intégrer le «cadre permanent» ­ c'est-à-dire, dans le jargon maison, être titularisés ­ courant 2002-2003, après deux ans et demi de présence dans l'entreprise, selon l'accord signé en interne (lire encadré). Ils ont la conscience d'être des «privilégiés».

«Une chance.» «Moi, explique Francine, je n'étais pas très pour les emplois-jeunes, un cache-misère décidé par la gauche pour dissimuler les statistiques du chômage. Mais nous avons la chance d'être entrés à la SNCF, une entreprise qui a réellement joué le jeu.» «En fait, confirme Gérome, on a aujourd'hui l'assurance, ou quasiment, d'être intégrés. Je connais des emplois-jeunes à la RATP qui me racontent qu'on leur a dit, dès le début, qu'ils devraient chercher ailleurs après. En gros, ils ont un CDD de cinq ans, où tu portes pendant cinq ans l'uniforme de l'entreprise. Mais tu finis quand même par prendre la porte. Moi, franchement, je suis content. C'est une opportunité, avec le chômage qu'il y a dans la rue. D'aut