Tokyo de notre correspondant
Fini les charters pour jeunes mariés à Hawaii ou les circuits au pas de course à travers l'Europe. Le nouveau créneau porteur des agences de voyages nipponnes est le tourisme féminin, en solo ou en duo mère-fille. Et ce n'est pas le seul secteur à miser désormais sur les jeunes femmes, célibataires ou divorcées. La crise économique dans laquelle le Japon est englué pompe les économies des familles angoissées par la déflation rampante : «Regardez dans les grands magasins de Tokyo et vous verrez qui consomme : les femmes et les jeunes, un point c'est tout», raconte Utata Iwata, un spécialiste des études de marché.
«Parasito». Les jeunes Nipponnes sont désormais courtisées par les agences de voyages, les magasins discount, les restaurants, les banques. Sur l'Internet, Sony Bank qui appartient au géant de l'électronique a ouvert une rubrique spéciale pour ses clientes où elles reçoivent, par exemple, des conseils pour acquérir seule un logement, chose encore rare. Tous font le même calcul : cosmopolites, plus indépendantes financièrement, fréquemment domiciliées jusqu'à 30-35 ans chez leurs parents (d'où leur surnom de «parasito»), celles-ci sont à peu près seules à pouvoir défier la crise. «L'exemple typique est celui de l'OL [pour office lady, employée, ndlr] qui gagne 200 000 yens [2000 euros par mois, ndlr] sans avoir à payer de loyer, de machine à laver, etc.», explique la journaliste Mutsuko Murakami, collaboratrice de magazines féminins. «So