Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Pour un dérapage, c'est un beau dérapage : le déficit public allemand pour 2002 atteindra - 3,8 % du PIB, pulvérisant ainsi le plancher des 3 % prévu par le Pacte de stabilité et de croissance, un texte pourtant imposé par l'Allemagne. En 2003, la situation des finances publiques germaniques ne s'arrangera pas vraiment : - 3,1 %, du moins si aucune mesure supplémentaire n'est prise. La France fait un peu mieux : - 2,7 % en 2002. Mais, à politique économique inchangée, son déficit va continuer à se creuser en 2003 pour atteindre - 2,9 %, à un cheveu de la ligne rouge. La Commission européenne, qui a publié hier ses «prévisions économiques» d'automne, va lancer, dès mardi, une procédure dite d'«avertissement préventif» («early warning») contre Paris et pour «déficit excessif» contre Berlin.
Creux de croissance. Cette dégradation des comptes publics a une explication simple : la croissance n'est pas repartie aussi rapidement qu'espéré après le trou d'air de 2001 (1,5 %). Alors qu'en avril dernier, Bruxelles prédisait un rebond de l'activité à 1,4 % en 2002 et 3,1 % en 2003, elle a revu drastiquement ses chiffres à la baisse : 1 % en 2002 et 2 % en 2003 (respectivement 0,8 % et 1,8 % dans les douze pays de la zone euro). Moins de croissance, c'est moins de recettes fiscales et donc davantage de déficit. C'est seulement en 2004 que l'Union retrouvera un rythme de croisière plus proche de son «potentiel» (2,6 %).
La France est dans la moyenne e