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Libération

La France est peu sexy, Bercy se rejouit

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Une étude conforte la thèse du «déclin économique» français.
publié le 15 novembre 2002 à 1h46

C'est ce qui s'appelle une aubaine. Une sorte de don du ciel, tombé comme par enchantement sur le bureau de Jean-Pierre Raffarin. Mardi dernier, le World Economic Forum, le grand ordonnateur de Davos, publie son palmarès annuel des 80 pays les plus compétitifs de la planète, classement fondé essentiellement sur des enquêtes d'opinion de 4 700 chefs d'entreprise. Et qu'est-ce qu'on y apprend ? Tout simplement que la France a perdu, en un an, dix places, pour rétrograder à la 30e position, coincée entre la Hongrie (29e) et la Thaïlande (31e). De quoi d'un seul coup conforter la fameuse thèse du «déclin français» développée en long, en large et en travers, par Jacques Chirac pendant sa campagne électorale.

Charges. Le gouvernement ne s'y est pas trompé. Faisant fi d'indispensables précautions méthodologiques (lire ci-dessous), Jean-Pierre Raffarin s'est rué sur l'étude comme un affamé. Mercredi, à l'Assemblée nationale, il a saisi le micro pour répondre à une question destinée initialement à son ministre de l'Economie, Francis Mer. «La France a pris du retard et il faut le rattraper. Pour cela, nous continuerons à alléger les charges qui pèsent sur le travail des Français et sur la performance des entreprises», a-t-il déclaré. Le soir même, devant un parterre de chefs d'entreprise réunis par le magazine Challenges, Francis Mer en a remis une couche. «En matière d'attractivité, nous savons tous que notre pays souffre de nombreux handicaps liés notamment à la fiscalité et aux lour