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Libération

OMC : Oxfam rue dans les brancards

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publié le 15 novembre 2002 à 1h46

L'espoir a du plomb dans les ailes. Un an après la réunion de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), à Doha au Qatar, le compromis trouvé sur l'accès des pays pauvres aux médicaments essentiels tient plus que jamais de la course d'obstacles. Car, dénonce un rapport de Oxfam, une ONG de développement basée à Oxford, «les Etats-Unis multiplient les pressions bilatérales» sur les pays du Sud pour qu'ils «restreignent» ou «retardent» la production locale ou l'importation de médicaments génériques moins chers, option pourtant validée à Doha. Cette politique a des conséquences «potentiellement dévastatrices pour des millions de personnes». Et pour cause : 40 millions de personnes dans le monde vivent avec le sida, et plus de 90 % ne bénéficient pas d'antirétroviraux. Au-delà du sida, deux milliards de personnes n'ont pas accès aux médicaments essentiels.

«Liste noire». Le sujet sensible, promu comme la principale avancée pour les pays en développement à Doha, est à l'ordre du jour de la miniministérielle (25 pays) qui se tient jusqu'à ce soir à Sydney (Australie). Il devrait être tranché au plus tard le 31 décembre, par un consensus entre les 145 pays membres de l'OMC. Mais il reste du chemin à parcourir. Les pays riches redoutent qu'une interprétation large des accords sur les droits de propriété intellectuelle (Adpic) constitue une aubaine industrielle pour les pays producteurs de génériques, comme l'Inde ou le Brésil. L'Europe s'oppose à ce que des pays classés en développem