C'est un syndicaliste qui n'a pas sa langue dans sa poche et entend utiliser tous les moyens informatiques. Quitte à passer outre l'interdiction de la direction. En septembre, Jean-François Bergez-Casalou, délégué CGT à la Caisse d'Epargne Aquitaine Nord, s'est adressé à l'ensemble du personnel, via la messagerie interne de l'entreprise : 1100 salariés, travaillant dans 145 agences bancaires disséminées sur trois départements. Dans le tract, leur était demandé d'apporter leur soutien à une salariée en instance de licenciement et privée de la moitié de son salaire. Selon Jean-François Bergez-Casalou, cette cadre de 41 ans est victime d'un «traquenard» de la direction, qui a pris prétexte d'une «altercation mineure» avec une collègue pour la licencier. «Elle a surtout le tort, estime le syndicaliste, d'avoir saisi les prud'hommes après avoir été déclassée. Cela arrive souvent chez les cadres mais c'est la seule qui a eu le courage de protester.»
La direction n'a pas du tout apprécié l'envoi groupé, rédigé sur un ton peu diplomatique. Jean-François Bergez-Casalou aime le style pamphlétaire. Il se demande qui sera la «prochaine cible» du directeur des ressources humaines, et affirme : «Certains indices nous laissent supposer qu'un prochain peloton d'exécution se prépare.» Se sentant diffamé, le DRH a sanctionné le syndicaliste, récidiviste et déjà mis en garde : après un avertissement, il vient d'écoper de cinq jours de mise à pied, sans salaire. Et la messagerie syndicale a été