«Magnifique Martinique.» Il y a des cocotiers et des plages plein les affiches, et aussi des fleurs en plastique à la tribune. Sur le buffet, une ribambelle de bouteilles de rhum blanc. Hier, dans un hôtel parisien, à l'heure où le groupe Texaco menaçait à son tour de se retirer de la Guadeloupe, la Martinique lançait sa contre-attaque. Lassé d'entendre les médias métropolitains «flinguer» les Antilles depuis dix jours, les Martiniquais, emmenés par Miguel Laventure, directeur de l'office de tourisme du département, et le député Alfred Marie-Jeanne se sont ligués pour «tordre le cou aux clichés» et «remettre les pendules à l'heure».
D'abord, répondre par un bon crochet au coup bas d'Accor, le groupe qui a déclenché le tintouin en justifiant, il y a dix jours son départ «irrémédiable» des Antilles par l'accueil détestable des clients ou la cherté de la main-d'oeuvre locale. Miguel Laventure s'étonne de cette campagne, alors que «le groupe a décidé de se retirer depuis plus d'un an et a déjà fermé trois de ses cinq hôtels». Le conseil régional de la Martinique accuse Accor de faire tout un pataquès pour «détourner délibérément les clientèles des Antilles françaises vers ses investissements chez nos concurrents voisins» (Cuba ou Saint-Domingue). Quant à la «faible productivité des employés antillais» (autre grief du groupe hôtelier), Accor doit s'en prendre à lui-même, puisqu'il «a décidé, dans les DOM, de traiter en interne la formation».
Plus délicat sur le plan diplomatique vi