Et de deux. Après Accor, qui, la semaine dernière, menaçait de quitter la Guadeloupe, c'est au tour de Texaco. Le groupe pétrolier laisse planer l'hypothèse d'un retrait de l'île s'il ne peut «opérer dans des conditions normales». Autrement dit, si le conflit qui l'oppose au syndicat indépendantiste UGTG ne trouve pas un épilogue «cette semaine». Depuis deux mois, le syndicat exige que Texaco attribue à trois de ses adhérents la location gérance d'une de ses stations-service. Face au refus de la direction, qui revendique le droit de choisir elle-même son gérant, le climat social s'est durci, jusqu'à l'arrêt total hier des livraisons de carburants aux quatorze stations Texaco. Des affrontements, jeudi dernier, dans l'enceinte de l'unique dépôt pétrolier de la Guadeloupe, suivis de l'arrestation d'un des syndicalistes, ont aggravé la situation, conduisant hier Garry Desamours, principal dirigeant local de la compagnie, à hausser le ton. «Nos actionnaires en ont ras-le-bol, et nous ne pouvons pas continuer à opérer dans cet environnement», a-t-il déclaré hier matin sur Radio Caraïbes international. Interrogé dans la foulée par Libération, le directeur financier régional des pays francophones d'Amérique latine de la compagnie pétrolière américaine décrit «une situation à la Mad Max» : «Si vous voyiez notre siège social ! Il ressemble à un bunker. On a dû se barricader, protéger les fenêtres, faire appel à des vigiles, à des chiens.» Vendredi dernier, alors que des représentants
Texaco joue le coup de pompe en Guadeloupe
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par Nicole PENICAUT
publié le 19 novembre 2002 à 1h49
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