«Microsoft dispose d'un tel monopole qu'il peut fixer un prix pour Windows substantiellement plus important que celui qui existerait dans un marché compétitif.» C'était, en novembre 1999, l'une des principales conclusions du juge Jackson, avant d'ordonner, en juin 2000, le démantèlement de l'entreprise. Un document daté du 14 novembre, transmis par l'éditeur de logiciels à la SEC, la Commission des opérations de Bourse américaine, vient conforter cette accusation. On y apprend que le taux de profit de Windows, produit vedette de Microsoft, atteint 86 % : sur des ventes de 2,89 milliards de dollars au troisième trimestre, la firme dégage un résultat opérationnel de 2,48 milliards.
De quoi susciter la colère des associations d'utilisateurs. La Fédération des consommateurs américains a aussitôt dénoncé «une montagne d'argent qui est clairement obtenue illégalement». De quoi aussi conforter les détracteurs de Microsoft : «Ce chiffre démontre que Microsoft bénéficie d'une rente de monopole, affirme Stéfane Fermigier, président de l'Association francophone des utilisateurs de Linux et des logiciels libres. Le jeu de l'offre et de la demande ne fonctionne pas. L'entreprise fixe ses prix arbitrairement.»
Discrétion. Chez Microsoft, on ne se vante pas. «Pas de commentaire», dit-on dans la filiale française. «On n'a pas énormément de billes là-dessus.» Le chiffre n'a pas fait l'objet d'un communiqué. Il est profondément enfoui dans un long document financier, publié chaque trimestre par