New York, de notre correspondant.
On peut être le premier employeur privé du monde et n'avoir aucun salarié syndiqué. De Wal-Mart, tous les Américains connaissent le slogan «Always Low Prices» (des prix toujours bas) proclamé par les 3 300 magasins aux Etats Unis, qui ont recours au célébrissime Smiley, petit bonhomme au sourire éclatant pour indiquer les meilleures affaires du moment. A en croire les syn dicats américains toutefois, la politique de promotion constante suivie par le plus grand supermarché de la planète se fait au détriment de ses employés. Aujourd'hui, dans 40 villes américaines, une dizaine de syndicats et d'organisations des droits de l'homme organisent une «journée nationale» pour protester contre le traitement réservé par Wal-Mart à sa main d'oeuvre. Au total, une centaine de manifestations sont prévues : rassemblements, défilés, sit-ins et distributions de tracts.
Le mouvement est l'un des plus vastes lancé par les syndicats américains depuis longtemps. La puissante confédération AFL-CIO, mais aussi le syndicat représentant les métiers de l'alimentation et du commerce (United Food and Commercial Workers International Union, UFCW) se sont notamment alliés à l'organisation nationale des femmes (NOW) dans un mouvement baptisé «Campagne du peuple pour la justice à Wal-Mart». Sur son site web (1), le groupe met en avant ses principales revendications : de meilleurs salaires, de meilleures assurances de santé, mais aussi l'abandon de pratiques discriminatoires