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Libération

Les hôtels Accor, coeur de conflits

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Le comité de soutien aux femmes de ménage en grève a fait du groupe sa cible dans le combat contre la sous-traitance.
publié le 21 novembre 2002 à 1h50

«Aidez-les à gagner contre ces négriers modernes. Ne dormez pas dans un hôtel du groupe Accor.» Le tract change de couleur, selon qu'il est en français, anglais, russe ou allemand. Lundi, dans ce Novotel aux portes de Paris, l'heure est à l'apéritif avec piano en fond sonore. La petite dizaine de militants a fait gentiment irruption dans le hall. Ils «sensibilisent les clients» sur le conflit Arcade, du nom de la société de nettoyage qui travaille pour le groupe hôtelier (1).

Depuis huit mois, les femmes de chambre de ce sous-traitant sont en grève (Libération du 11 avril 2002). Un conflit exceptionnellement long mené par une vingtaine de grévistes ­ une dizaine selon la direction. Cela fait peu à l'échelle des 1 500 salariés de la société de nettoyage Arcade et des 147 000 collaborateurs du groupe Accor. Mais le mouvement est devenu le procès de la sous-traitance, avec Accor en ligne de mire. «Dans ce Novotel, explique un sympathisant du mouvement, les femmes de chambre Accor sont payées 8 heures pour faire 18 chambres, celles d'Arcade seulement 6 heures.» Salaires au rabais, exploitation de femmes essentiellement issues de l'immigration... Les employées d'Arcade sont rémunérées à la chambre, système qui ne respecte pas le Smic horaire.

Soutenue par le syndicat SUD, cette grève, dont les négociations sont au point mort, a suscité l'intérêt d'associations de gauche qui ont créé un comité de soutien (2). Multinationale du voyage et du service, Accor symbolise aux yeux des milit