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Libération

Bruxelles contre-attaque sur les subventions agricoles.

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La Banque mondiale dénonçait l'égoïsme des Européens.
publié le 22 novembre 2002 à 1h51

Dialogue de sourd entre la Banque mondiale et l'Union européenne. Les commissaires européens au Commerce Pascal Lamy et à l'Agriculture, Franz Fischler, ont rué très fort hier dans les brancards de l'institution, mettant en cause sa «crédibilité». Du jamais vu ! Ils fustigent les propos au vitriol tenus mardi par Nicholas Stern, l'économiste en chef de la Banque mondiale (Libération du 19 novembre). «Votre discours menace la crédibilité de la banque», lui écrivent-ils dans une lettre conjointe. Stern avait dénoncé avec force le double langage des Etats-Unis et de l'Europe, qui donnent d'une main, via l'aide publique au développement (50 milliards d'euros annuels pour l'OCDE), ce qu'ils reprennent six fois plus de l'autre, à travers les subventions à leur agriculture (300 milliards d'euros). «Il est hypocrite de prêcher les avantages du libre-échange, puis d'ériger des obstacles sur les marchés dans lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif», flinguait le premier économiste de la banque. Pire pour Bruxelles : «Les subventions et les barrières douanières sont dans l'ensemble beaucoup plus élevées en Europe qu'aux Etats-Unis.» Résultat : «Une vache européenne reçoit 2,50 dollars d'aide par jour» alors que «75 % des Africains vivent avec moins de 2 dollars par jour».

Libéral classique. Pourtant, Stern, à l'inverse de l'un de ces prédécesseurs, Jo Stiglitz, désormais «dissident» et prix Nobel d'économie, n'a pas la réputation d'un Cassandre. C'est un libéral pl