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Libération

Leem, un vaisseau pour gros labos

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Le syndicat des labos pharmaceutiques (Snip) change de nom sur fond de conflit interne.
publié le 23 novembre 2002 à 1h52

Dans la grande famille française des lobbies, celui des laboratoires pharmaceutiques est probablement ce qui se fait de mieux. A la fois parfaitement assumé, redoutablement puissant et plutôt habile. Jeudi, le Syndicat national de l'industrie pharmaceutique (Snip), vieux de 34 ans, a annoncé qu'il s'appelait dorénavant «Leem», pour «les Entreprises du médicament» (avec deux «e», car le «lem», pour «Lunar Excursion Module», le vaisseau spatial des expéditions sur la Lune, était une marque déposée de la Nasa). Pour fêter cet événement, les laboratoires ont choisi de s'offrir une campagne télévisée de grande ampleur. Durant un an, et pour 3 millions d'euros, le Leem sponsorisera la diffusion, sur France Télévisions, de 210 programmes d'environ une minute, petits films constitués de témoignages de malades, de chercheurs et de praticiens.

Interdit de publicité (sauf dans les revues professionnelles), les labos ont trouvé ici une lucarne inédite pour «transmettre un message d'espoir», selon les mots de la directrice de la communication du Leem. Une façon surtout de conforter l'image du médicament dans les foyers et de vendre celle d'une industrie unie auprès des pouvoirs publics. Et ce, juste au moment où Jean-François Mattei, le ministre de la Santé, est en train de défendre son projet de financement de la Sécurité sociale devant le Parlement (son texte sera discuté mercredi).

Le hic, c'est que derrière cette belle unité de la profession, plusieurs labos (petits et moyens) se sente