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«Anglais exigé»

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Ouvriers, techniciens, employés doivent à leur tour parler anglais. Sésame des promotions et de bien des embauches, sa maîtrise ne va pas sans mal. Témoignages.
publié le 25 novembre 2002 à 1h53

«Maîtrise de l'anglais exigée». Chaque fois qu'il parcourt les offres d'emplois de l'ANPE de Roissy, Dimitri, grand jeune homme de 22 ans, regrette d'avoir pris par-dessus la jambe ses cours de langue lorsqu'il préparait un CAP en lycée professionnel. «Agent de piste, mécanicien d'entretien, agent de comptoir ou d'enregistrement, pour tous ces métiers, il faut un bagage minimum en anglais», se lamente-t-il. Il aurait pu ajouter à cette liste une pléthore d'autres métiers pratiqués dans la zone aéroportuaire de Roissy : agent de sécurité, agent de transit, loueur de voitures, etc. «80 % de nos offres demandent une bonne connaissance de l'anglais, précise Monique Montagner, directrice de l'ANPE de Roissy. Les exigences des entreprises en la matière n'ont cessé de croître depuis quinze ans. Aujourd'hui, un déclarant de douane doit parler couramment l'anglais. Même les hôtesses de table et les kiosquiers se voient exiger des rudiments d'anglais. Il n'y a guère plus que le personnel chargé de la restauration embarquée qui échappe à cette tendance.»

Une tendance au tout-anglais qui dépasse largement le seul bassin de Roissy, riche de 170 000 emplois et pourvoyeur de quelque 7 000 postes de travail annuels. Mondialisation oblige, les non-cadres sont en effet à leur tour priés de se mettre à l'anglais. «Jusqu'à la fin des années 80, l'anglais était l'apanage des cadres, mais cette logique a été balayée avec l'intensification des échanges internationaux», explique Philippe Marec, prés