Files d'attente, ruée sur les guichets automatiques, réserves monétaires vidées en quelques heures à la banque centrale... Le temps du week-end, les banquiers argentins ont sans doute imaginé les pires scénarios pour aujourd'hui et les prochains jours. Et pour cause. Vendredi, juste après la fermeture des banques, Roberto Lavagna, le ministre de l'Economie argentine, a fait une déclaration inattendue : «Les restrictions pesant sur les comptes bancaires à vue seront levées lundi.»
Champions. Cette décision permettra de «libérer» totalement les retraits sur les dépôts supérieurs à 7 000 pesos (soit 1 949 euros). Les autres, ceux inférieurs à 7 000 pesos, avaient déjà été libérés début octobre. La limitation des retraits bancaires avait été décidée il y a tout juste un an. L'Argentine connaissait alors les premières secousses d'une crise économique sans précédent. Le très libéral ministre des Finances Domingo Cavallo cherchait par tous les moyens à endiguer l'hémorragie des capitaux. Car les Argentins, ou plutôt les dirigeants des entreprises multinationales, sont devenus les champions de la fuite massive de capitaux. Au point de siphonner le système bancaire. Mais, surtout, au point de le rendre incapable de faire face à toutes ses obligations.
Pour éviter le pire, en clair une faillite totale du système financier argentin, Domingo Cavallo décide à l'époque d'instaurer des restrictions de retraits bancaires. Dans un pays où l'on élève du bétail, ce système de contrôle est vite s