En vendant sa participation résiduelle dans le capital du Crédit Lyonnais, l'Etat peut enfin souffler. Il a privatisé totalement la banque symbole d'un scandale financier qui a coûté quelque 15 milliards d'euros aux finances publiques. Le prix est élevé et personne ne pourra critiquer Francis Mer d'avoir lésé le contribuable dans l'opération. Mais, avec ces enchères remportées par BNP Paribas, le ministre de l'Economie revient sur les engagements de l'Etat lors de la privatisation du Crédit Lyonnais en 1999. Le gouvernement socialiste avait alors pour projet de voir la banque dirigée par Jean Peyrelevade adossée au Crédit agricole. Un projet soutenu, semble-t-il, jusqu'à la semaine dernière par le nouveau gouvernement. Comment Francis Mer a-t-il changé d'avis ? Les bisbilles entre les dirigeants du Lyonnais et de la banque verte y sont pour beaucoup. Mais les pressions de Michel Pébereau, patron de BNP Paribas, n'ont pas aidé. Retour sur l'échec d'un mariage qui a eu le tort d'être trop annoncé.
Trop fragile. Adosser le Crédit Lyonnais au Crédit agricole est, au départ, une idée de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l'Economie. Bruxelles a imposé que le plan de sauvetage de la banque publique soit accompagné d'une privatisation. DSK veut bien, mais il estime le Lyonnais encore trop fragile pour faire cavalier seul. La BNP (qui n'a pas encore avalé Paribas) et la Société générale sont candidates. Jean Peyrelevade refuse de se rapprocher de ces deux établissements qui on