Menu
Libération

De la fiction à la réalité

Article réservé aux abonnés
publié le 25 novembre 2002 à 1h53

Conseil de prud'hommes de Paris, audience des référés.

C'est la dernière affaire, la salle est presque vide. Il s'avance dans l'allée centrale, tennis, sweat-shirt, veste en jean. Beau gosse, la trentaine. Il s'assied lentement, les mains sur les genoux. Silence. Son visage est familier. Tout le monde le regarde. L'avocat rompt le suspense. «Je représente les intérêts de monsieur Richaud Valls, qui joue le rôle de Forette dans la série le Juge est une femme, sur TF1.» C'est donc ça. A la télévision, il est policier du SRPJ. Là, il demande qu'on mandate un huissier «accompagné d'un commissaire de police» pour rechercher un «élément de preuve», un scénario, dans les locaux d'une boîte de production. Le président s'esclaffe. «Avec un commissaire, carrément. C'est original.» L'avocat ne se laisse pas démonter. «Richaud Valls a joué dans deux épisodes de la série en 2001, à la satisfaction générale. En septembre 2002, il signe un nouveau contrat avec la société Ego productions pour tourner deux épisodes supplémentaires. La veille du tournage, on l'informe d'un simple coup de fil qu'on ne veut plus de lui. Il a refusé d'autres propositions pour être libre, et il est congédié comme ça. Vous imaginez, pour un comédien. Alors que la presse avait déjà parlé de son rôle, du tournage.» Il demande le versement du salaire correspondant aux deux épisodes non tournés, 34 992 euros. Et 50 000 euros de dommages et intérêts, «pour préjudice». «On nous dit que le personnage a disparu, que le scé