Contre toute attente, BNP Paribas est devenu l'heureux propriétaire des 10,9 % du Crédit Lyonnais cédés par l'Etat. Et devient le favori pour prendre le contrôle de l'établissement du boulevard des Italiens. La banque présidée par Michel Pébereau a remporté les enchères mises en place vendredi par le gouvernement à la surprise de tous les acteurs financiers (Libération de samedi et dimanche). Elle a «déposé une offre significativement meilleure que celles des autres candidats», a précisé hier lors d'une conférence de presse un Francis Mer particulièrement décontracté, mais toujours aussi ferme. Le ministre de l'Economie, qui était habillé d'un simple T-shirt à manche longue, peut en effet souffler. En tant qu'actionnaire, il a réalisé une très bonne opération.
En proposant 58 euros par action, BNP Paribas paie 49 % de plus que le cours de clôture du Lyonnais vendredi soir. 2,2 milliards d'euros devraient rentrer dans les caisses de l'Etat. 500 millions seront affectés au fonds spécial des retraites, le reste servira à désendetter les entreprises publiques. Surtout, Francis Mer se trouve enfin débarrassé du casse-tête que constituait la vente de cette participation, promise au Crédit agricole par le précédent gouvernement (lire ci-contre).
Bataille. Quatre candidats s'étaient fait connaître. Outre BNP Paribas, le Crédit agricole aurait proposé 44 euros par action, la Société générale 47 euros et AGF-Allianz n'aurait fait une offre que sur un peu plus de 3 % du capital. BNP Pari