Londres, de notre correspondant.
Dans son bureau, Andy Gilchrist, le secrétaire général du Fire Brigade Union, a accroché un poster du «Che» et, pour faire bonne mesure, une photo de lui avec Tony Blair. Malgré ce souci d'équilibre, ses adversaires l'accusent de s'inspirer avant tout du révolutionnaire cubain et de mener une véritable guérilla contre le chef du New Labour. Cet homme, élu il y a deux ans à la tête du syndicat des pompiers, a entraîné ses troupes dans un des conflits sociaux les plus durs depuis le retour des travaillistes au pouvoir. Depuis la mi-novembre, 52 000 pompiers observent une série de débrayages qui paralysent en partie le royaume. Ils ont dû être remplacés par 19 000 soldats, mal préparés, équipés de camions hors d'âge, les «Green Goddess», qui tombent en panne et avancent comme des tortues.
Premier bras de fer. Les grévistes ont beau suspendre leur piquet dans les cas les plus graves, cinq personnes ont encore péri ce week-end, dans des incendies. Les assureurs menacent de réclamer aux autorités des millions de livres de réparations. A Londres, les stations du métro les plus profondes ont été fermées par précaution. Le RMT, le syndicat des cheminots, a autorisé ses membres à ne pas rouler lorsqu'ils estiment leur sécurité en danger. Le mouvement menace de s'étendre à d'autres professions du secteur public. Aujourd'hui, 200 000 enseignants doivent suspendre leur travail. Ils devraient être suivis avant Noël par le personnel des aéroports.
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