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Libération

L'Argentine défie la Banque mondiale.

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Le pays menace de geler le remboursement de ses dettes.
publié le 26 novembre 2002 à 1h53

Le temps des mamours est terminé. Buenos Aires, autrefois chéri par le FMI (Fonds monétaire internationale) ou la Banque mondiale, se rebiffe contre ces institutions. Après des mois de négociations infructueuses, le ministre argentin de l'Economie, Roberto Lavagna, a décidé de tenter le tout pour tout : convaincre ses collègues européens (au cours d'une tournée entamée hier à Paris et qui le mènera à Berlin, à Rome et à Madrid) du bien-fondé du refus de son pays d'honorer ses dettes auprès de la Banque mondiale.

Rituel. Petit retour en arrière : le 15 novembre, les discussions entre Buenos Aires et les institutions de Bretton Woods s'enveniment. Ce jour-là, Lavagna débarque à Washington. C'est devenu un rituel : il rend visite aux responsables du FMI. Là, il écoute les recommandations des économistes qui ont concocté de nouveaux plans pour sortir son pays du gouffre économique et social dans lequel il s'enfonce depuis un an ; il signe des pages de prescriptions économiques, qui se traduisent notamment par un fort relèvement des tarifs des services publics... ; enfin, il paraphe un chèque du Trésor argentin pour honorer les dettes du pays envers le Fonds.

Mais, ce 15 novembre, les discussions coincent. Buenos Aires demandent ­ une fois de plus ­ au FMI de rééchelonner la dette de l'Argentine. En vain. Quelques heures plus tard, Roberto Lavagna rejoint les bureaux de la Banque mondiale. Face aux blocages des négociations entre son équipe et celle du FMI, le ministre annonce, à l