Dans les gares, hier, pas grand-chose ne trahissait l'imposante manifestation qui s'est déroulée à Paris. Tous les trains circulaient, et pourtant près de 30 000 manifestants selon la police, 70 000 selon la CGT, ont défilé hier à l'appel des syndicats pour plus de service public, des moyens humains et financiers et le maintien du système de retraites. Des salariés d'Air France, de France Télécom, de la Poste, des hôpitaux publics, de France 3, de l'ONF ou du contrôle aérien s'étaient joints au cortège. En province aussi, les défilés se sont succédé, comme à Toulouse ou à Marseille. Si bien qu'hier, près de 100 000 personnes sont descendues dans la rue pour le service public.
«Sans emmerdements». A Paris, on ne voyait qu'eux, les cheminots CGT, en tête de cortège, drapeaux au vent. Des jeunes, des retraités, des habitués des manifs. La majorité d'entre eux, là sur leurs jours de congé. Comme Hervé, aiguilleur en Normandie. «J'ai pris une journée de repos pour venir, explique-t-il. Pour montrer aux Français que nous sommes indispensables et responsables. Mais si, demain, il faut faire grève, je n'hésiterai pas.» Une nouvelle attitude à la SNCF, alors même que la direction a lancé une discussion sur l'idée d'un service garanti en cas de grève. Et sur la «prévention de la conflictualité dans l'entreprise», en revoyant notamment la durée des préavis déposés par les organisations syndicales. Michel et ses collègues sont montés de Toulouse, en posant une RTT. «Ça ne m'a pas posé de