Va-t-on assister à une rencontre au sommet entre Jean Peyrelevade et Michel Pébereau ? Le conseil d'administration du Crédit Lyonnais a mandaté hier soir son président pour aller rencontrer son homologue de BNP Paribas et lui «poser des questions sur son projet». Une demande qui fait suite à l'entrée en force de BNP Paribas dans le capital du Lyonnais, après la cession éclair des 10,9 % possédés par l'Etat (Libération de lundi). Le conseil a, de plus, «constaté le succès de la politique de développement autonome conduite par la banque depuis sa privatisation et l'effet de cette bonne marche sur la valorisation du capital».

Lors du conseil, Jean Peyrelevade est apparu calme et détendu. «Il était d'une douceur inhabituelle, décrit un participant au conseil. On avait l'impression qu'il voulait ratisser large.» Le patron du Lyonnais a évoqué de façon solennelle l'arrivée de BNP Paribas, «en en rajoutant sur le volet mélodramatique», raconte un autre participant. Mais il n'a ni évoqué une possible démission, ni voulu se risquer à faire des scénarios sur une possible OPA de BNP Paribas. La discussion a tourné principalement sur la réaction à adopter et sur l'intérêt d'une rencontre avec Michel Pébereau. Les représentants du Crédit agricole (10,5 % du capital), d'abord réticents, se sont laissé convaincre. Seuls les administrateurs salariés se sont prononcés clairement contre. Mais le tout s'est déroulé sans éclat de voix, «sereinement». Il faut dire que les administrateurs de l'Eta