Menu
Libération

Routiers : les dessous d'une négociation

Article réservé aux abonnés
Comment le gouvernement a su jouer sur les divisions des syndicats.
publié le 27 novembre 2002 à 1h54

Hier, il n'a plus ­ ou presque ­ été question des routiers. Les derniers barrages se sont délités dans la matinée. Le gouvernement a évité le scénario d'une grande manifestation sur fond de blocages des routes. Après avoir amadoué les agriculteurs, Raffarin sort de son deuxième conflit en une semaine. Officiellement, le gouvernement a joué un rôle de «facilitateur», ou de «médiateur», selon les termes pudiques utilisés au ministère des Transports. Un médiateur actif. Ledit ministère, Matignon ou Bercy se sont démenés pendant quinze jours : arrosant les patrons, jouant la division syndicale, profitant d'un règlement de comptes entre la CFDT, grande perdante de l'affaire, et FO, précieuse alliée de circonstance et maniant le bâton en menaçant les grévistes d'un retrait de permis. Et bénissant, au final, un accord qui laisse sur le bord de la route CGT et CFDT, les deux principales organisations du secteur. Mais, pour le gouvernement, l'essentiel n'était pas là. Récit.

31 octobre. La crise des conducteurs routiers couve. Lors d'une réunion salariale entre syndicats et patrons (les trois fédérations patronales, Unostra, TLF et FNTR), la CFDT présente un «catalogue de la Redoute» des revendications, selon un syndicat concurrent. Principale demande : le 13e mois, que les patrons refusent une nouvelle fois. CFDT et CGT claquent la porte. FO et CFTC, que le 13e mois intéresse moins, exigent une ultime réunion. «On comprend à ce moment-là que la CFDT, qui sera rejointe par la CGT, veu