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Libération

Lafarge cimentait trop bien le marché européen

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La Commission sanctionne l'entente avec des concurrents dans les prix.
publié le 28 novembre 2002 à 1h55

Bruxelles (UE)

De notre correspondant

La leçon n'a pas porté. Pour la seconde fois en huit ans, le cimentier français Lafarge a été condamné, hier, pour cartel, par la Commission européenne. Il écope d'une amende particulièrement lourde de 249,6 millions d'euros. Comme une entente nécessite par définition plusieurs entreprises, le britannique BPB PLC tombe aussi (138,60 millions d'euros), ainsi que l'allemand Knauf (85,80 millions d'euros) et le belge Gyproc Benelux (4,32 millions d'euros). Ces deux derniers ont vu leurs amendes réduites pour avoir collaboré avec les services de Mario Monti, commissaire européen à la concurrence. En tout, les cimentiers devront verser 478 millions d'euros au budget communautaire. Il s'agit là de la deuxième amende par ordre d'importance jamais infligée par Bruxelles, après celle du cartel des vitamines en 2001 (855 millions d'euros).

L'entente entre ces quatre entreprises portait sur le marché des plaques en plâtre (plus connu sous sa marque de placoplâtre en France ou de gyproc en Belgique) et s'est étalée entre 1992 et 1998. Ce marché européen pèse plus d'un milliard d'euros. Selon la Commission, tout est parti d'une réunion à Londres, début 1992, au cours de laquelle BPB et Knauf ont décidé de mettre fin à la guerre des prix qui les opposait alors. «Un système d'échange d'informations secret a été mis en place visant à surveiller l'évolution du marché et à éviter une concurrence trop agressive», affirme la Commission. Lafarge a adhéré à ce c