La nuit dernière, l’Europe spatiale devait montrer ses nouveaux muscles. Depuis l’astroport de Kourou, en Guyane française, Arianespace devait tirer une nouvelle version, plus puissante, d’Ariane 5. Malheureusement, le moteur Vulcain ne s’étant pas allumé, le tir a avorté. La chronologie du vol s’est déroulée normalement, mais au moment du départ, la fusée est restée immobile, les bras cryogéniques de son étage supérieur ne s’étant pas écartés correctement.
Ariane 5 est capable d'envoyer pas moins de dix tonnes (contre sept pour la première version) vers l'orbite géostationnaire favorite des satellites de télécoms, à 36 000 kilomètres d'altitude. Il fallait un succès pour rassurer les industriels du spatial, secoués par la crise des satellites de télécommunication, les deux années déficitaires d'Arianespace et l'arrivée des nouveaux lanceurs américains.
Poussée supérieure. A vue d'oeil, la nouvelle Ariane diffère peu de l'ancienne. Tout juste un peu plus haute, jusqu'à 57 mètres. C'est à l'intérieur que se cache le surcroît de puissance. A sa base, le moteur Vulcain, plus gros qu'un homme, est simplifié et dopé. Il devrait coûter un tiers de moins à fabriquer tout en produisant une poussée supérieure de 20 %. Soit 1,3 tonne de gagnée pour les satellites à lancer. Les deux boosters latéraux qui engendrent 90 % de la puissance au décollage ont été bourrés de 10 % de poudre supplémentaire. Encore 400 kilos de plus pour la charge utile. Mais c'est le deuxième qui constitue la prin