Le plan drastique de sauvetage de l'opérateur ne sera présenté que la semaine prochaine, mais FO a déjà allumé la fusée. «Nous croyons savoir, par des indiscrétions, que France Télécom voudrait faire partir de l'entreprise 45 000 personnes en trois ans», informe Jacques Lemercier, le secrétaire général de FO-PTT. Il ne prétend pas que ce chiffre sera le bon, mais des «bruits circulent». Et le syndicat les relaie. FO-PTT est surtout fâchée contre son patron, Thierry Breton : «Il ne nous a jamais contactés depuis qu'il travaille à son plan. Et il va nous mettre devant le fait accompli.» Ce que la centrale n'admet pas. D'où ce chiffre brûlot, lancé comme un signal. Ni SUD-PTT ni la CGT n'accréditent ces rumeurs. «Nous refusons de spéculer sur le nombre de suppressions d'emploi», explique Christian Mathorel, du bureau fédéral de la CGT. D'ailleurs, «rien de sérieux ne filtre sur ce point». Mais «comme d'habitude, c'est le personnel qui va servir de variable d'ajustement».
Hémorragie. A SUD-PTT, René Ollier, secrétaire général de l'organisation, souligne surtout l'ambiguïté des chiffres lancés par FO, alors qu'en ce moment même les allègements de personnels à France Télécom et dans ses filiales sont en train de s'accélérer. Congés de fin de carrière, suppression des CDD et des intérimaires, rupture de contrats de sous-traitance, interruption des recrutements : toute la panoplie classique pour doper les résultats financiers est mise en oeuvre. Mais le chiffrage est impossible. Les