Le label social que réclame «De l'éthique sur l'étiquette» ne relève pas de l'utopie : la preuve, la Belgique l'a inventé. Un arrêté royal a inscrit en février dernier dans la «Loi pour la production socialement responsable» la création du label. «Dans le paysage législatif européen, c'est une des rares tentatives des pouvoirs publics de reprendre l'initiative, d'encourager les entreprises à faire respecter les droits sociaux au travail», note Carole Crabbé, de l'ONG belge Oxfam-Magasins du monde, acteur principal du commerce équitable en Belgique.
L'apposition de ce label sur un produit garantira que celui-ci a été fabriqué dans le respect des normes définies par l'Organisation internationale du travail : abolition du travail forcé et du travail des enfants, liberté syndicale, salaire minimum vital, non discrimination... Le cahier des charges qui sera remis dès 2003 aux entreprises candidates est rédigé par un comité associant ONG, syndicats, consommateurs, ministères et fédérations d'entreprises. Le fait que les organisations représentatives des travailleurs, en Belgique et dans les pays producteurs, participeront à l'octroi du label est, pour Carole Crabbé, une garantie de crédibilité. En revanche, sous la pression du lobby des entreprises et de la droite belge, la certification des entreprises, qui figurait dans le projet de loi initial, a été abandonnée, au profit de la seule labellisation de leurs produits. «Du coup, la responsabilité et le coût du label reposent unique