Les amateurs d'enchères en ligne vont-ils devoir oublier leur marotte ? C'est la crainte du numéro 1 français, l'américain eBay et ses 12 millions d'objets à l'encan dans le monde, après la publication la semaine dernière d'un avis du Conseil des ventes limitant fortement le champ des biens que les internautes peuvent mettre aux enchères sur le Web.
En l'occurrence, l'autorité de régulation du secteur a proposé une définition très extensive de la notion de «biens culturels», seuls types d'objets interdits d'enchères en ligne par la loi. «Une bonne partie des objets mis en vente sur notre site serait désormais interdite», estime le directeur d'eBay France Grégory Boutté. Il cite des soldats de plomb vendus entre 1 et 3 euros et ayant plus de 150 ans, les tableaux d'un artiste-peintre dont certaines oeuvres ont déjà été vendues en salle ou encore «un porte-clés Tintin», tous désormais «biens culturels» selon le Conseil des ventes. Pour Grégory Boutté, aucun doute, il s'agit d'«une décision corporatiste qui vise à rétablir le monopole des commissaires-priseurs, perdu il y a deux ans».
L'on croyait ces affaires d'enchères en ligne réglées : en 2000, le gouvernement avait profité de la réforme des enchères en France pour clarifier le statut des sites spécialisés, très en vogue sur l'Internet. Grosso modo, ceux-ci ont été exclus du champ de la loi et donc dégagés des obligations pesant sur les ventes publiques, avec présence d'un commissaire-priseur et garanties financières. Sauf da