Les jouets qui font rêver les enfants à un mois de Noël peuvent aussi provoquer des hauts le coeur. C'est le message du collectif De l'éthique sur l'étiquette qui dénonce les conditions de travail déplorables des ouvriers du jouet (1). Ce regroupement de 53 associations et syndicats (Artisans du monde, CFDT, CCFD, Peuples solidaires...) vient de lancer une campagne pour alerter les consommateurs et aiguillonner les grands distributeurs sur le manque de «qualité sociale» des jouets qui proviennent en majorité de Chine, le premier producteur mondial. «Les ouvriers sont majoritairement des femmes jeunes qui travaillent douze à dix-huit heures par jour, six jours par semaine, pour 120 euros par mois», témoigne Monina Wong, membre de l'ONG chinoise HKCIC (2) qui a réalisé de nombreuses enquêtes dans les usines de jouets chinoises. «En basse saison la production de jouets est en effet concentrée sur quatre à cinq mois par an , elles sont renvoyées dans leurs campagnes d'origine ou ridiculement indemnisées. Enceintes, elles doivent quitter l'entreprise. Les amputations de mains ou de doigts sont nombreuses, faute de formation à l'utilisation des machines, comme les maladies liées à l'inhalation de peintures toxiques.»
Code de conduite. 90 % des ouvrières interrogées par HKCIC ignorent l'existence d'un nombre légal d'heures de travail, d'un salaire minimum légal, 90 % ne savent pas que les entreprises pour lesquelles elles produisent ont édicté... un code de conduite sociale. Pour